jeudi 22 novembre 2007

Nature et Judaisme-Dr Aharon Feldmann-5768



Écologie,Nature,Pseudo-réchauffement de la planète;tous ces mots résonnent aujourd'hui à nos oreilles.

Le Judaïsme a comme particularité ses notions de limite et de responsabilité.

D.ieu nous a confié la Nature,l'environnement pour que l'on puisse y exercer nos prérogatives.

Dans la Torah, le verset 28 de Bérechit déclare " Conquérez-là",beaucoup de gens ont pensé que ce verset nous demandais de détruire la terre et la nature,alors que nos Commentateurs nous ont expliqué que l'homme doit aménager la Terre,celle-ci a été confiée à l'homme pour gérer tous les êtres vivants .

Ce qui nous est occulté , aujourd'hui,c'est que le respect de la nature est une notion à la fois morale et politique ,c'est un problème de société à l'échelle de la planète.

La planète est en danger, certes , les pesticides détruisent la terre en profondeur , mais D.ieu nous a donné des solutions scientifiques simples pour résoudre ces problèmes,la Nature doit être respectée mais comme la Création est perfectible, l'homme doit intervenir ;car si la Terre venait à être détruite, en extrapolant,le Shabbes ne serait plus!

L'exploitation à outrance de la nature ou les nuisances provoquées par la société industrielle et l'économie de gaspillage sont des réalités tangibles,cependant il semble bien que face à ces réalités préoccupantes naissent des phobies qui ressemblent à des mystifications ;l'une d'elle est la question du réchauffement global de la planète,tarte à la crème de ce début de siècle qui mise sur la crédulité et la peur du public.

Le propre du climat est de changer , mais le réchauffement de la planète serait pour certains inéluctable.

L'étude du passé est une Mitzva [ Deut 32:7] , or si on se penche sur l'échelle paléo-climatique ,des boul versements colossaux ont déjà eu lieu ; ainsi à une époque , le Sahara recevait des pluies abondantes,il était parsemé de lacs et parcouru par des éleveurs comme le monte de nombreux dessins rupestres.

Avoir peur d'un réchauffement climatique est étrange, historiquement nous savons que les périodes chaudes ont toujours été fastes comme au début de notre ère avec l'empire romain ou la découverte des amériques vers 1150 par les vikings.

D'où vient le mythe du réchauffement climatique ; en 1988, les USA connurent une grande sécheresse;peu de temps après,des statisticiens déclenchèrent une "panique climatique"préparée depuis longtemps par les pseudo-écologistes. dès lors , le climat ne fut plus l'affaire des climatologues mais des médias!

Dès lors ,la responsabilité de l'homme dans le changement climatique fut vite établi.................!

Alors, que la Terre se réchauffe , soit , mais dans certaines zones seulement comme le montre certaines mesures effectuées par le GIEC (Groupement Intergouvernemental pour l'Etude du Climat) entre 2004 et 2007;en fait,il s'avère que des régions se réchauffent ,ainsi le réchauffement de la péninsule antarctique n'est pas du à l'effet de serre mais simplement est commandé par une intensification vers le pôle d'air chaud d'origine tropicale.

La leçon de tout cela ,c'est qu'il n'existe pas de climat global,les catastrophes apocalyptiques de style hollywoodienne sont fantaisistes,la connaissance de la Nature est une Mitzva,la Torah nous explique dans toutes les Parachioth les limites de l'homme et son besoin d'apprentissage ,le climat ne dépend pas de l'homme mais de D.ieu;comme le déclare le Perek Chirah ( le Chant de la Création) " les Cieux racontent la gloire de D.ieu et le firmament proclame l'oeuvre de Ses mains" [ Psaume 19.2]

Sources : * Perek Chirah

* Interview Marcel Leroux(prof de climatologie-CNRS) -Nvlle revue d'Histoire

* le Pentateuque

Dr A.Feldmann-5768

jeudi 22 février 2007

Dragons

En marge de l’exposition Dragons : Entre Science et fiction du Muséum d’Histoire Naturelle, nous allons essayer, à la lumière de nos Sages, de mémoire bénie, d’expliciter certains éléments.
Cette exposition, au demeurant très attrayante, pose un certain nombre de questions sur la légende draconienne universelle ; il est pourtant dommage qu’on en sorte avec une idée préconçue, un peu trop extrême-orientale !
La Torah, les Commentateurs font un certain nombre de références au Dragon ; ce terme générique englobant « le fier serpent volant » du Livre d’Ezéchiel, le « Tanim », les « Taninim », le « Léviathan » et le « Drakon » du Talmud !
De toutes les créatures du bestiaire fantastique, le dragon est peut-être la plus fameuse créature depuis l’Occident jusqu’à l’Orient ; non seulement par son gigantisme mais aussi par la vivacité de sa légende.
Vu sa multitude de représentations, il est clair, à notre point de vue, que d’essayer de découvrir la vérité semble une gageure !
Le terme dragon, vient du grec « drakon » qui signifie « fixer du regard », ce terme s’applique en fait à la plupart des monstres reptiliens.

Pour les psychanalystes, la représentation du dragon, à la fois dans les rêves, les contes et les mythes représente le principe de transcendance qui permet à tout individu d’accéder à un niveau de conscience supérieur où il réalise la plénitude de son être, en se libérant de l’image de sa mère.
La première question basique à se poser est de savoir si le dragon a (ou a eu) une réalité physique ?
Les os fossilisés (ou non) de dinosaures ont souvent été assimilés à des « os de dragons » ; en Chine, il existe toujours dans la province de Guizhou une colline dite « colline du Dragon caché » où les autochtones venaient chercher de petits dragons en ignorant qu’il s’agissait de fossiles !
Ceux-ci étaient de petits reptiles marins (ressemblant au fameux Nessie-Loch -Ness) de trente à trente cinq centimètres ayant pour nom :
Keichousaurus hui, avec un corps en forme de poire et un cou sinueux.
De nombreuses légendes nous parlent de dragon vivant et de leur implication avec l’environnement.
Aujourd’hui, zoologiquement parlant, on dénombre un certain nombre de dragons tels les crocodiliens, tel le dragon de Komodo (Varanus komodoensis).
Découvert en 1912 en Indonésie, il conserve sa réputation de mangeur d’hommes !
Ce reptile a sans doute survécut grâce à ses caractéristiques morphologiques remarquables telle son épaisse cuirasse d’écaille fossilisée, une queue puissante et une dentition redoutable

Ce qui laisse à penser que partout où il y a des reptiles, il y a
Un mythe draconien !
Comment a –t-on représenté le dragon en Occident et en Orient ?
Au point de vue psychanalytique, la symbolique du dragon est entièrement réalisée quand on est en présence du dragon ailé quadrupède qui allie l’univers terrestre par ses pattes, l’univers aquatique en tant que reptile et aérien par ses ailes.
Symbole complexe, le dragon peut représenter, à certains égards, le Yetser-ara (le mauvais penchant) que l’homme doit combattre en lui-meme.
Dans la littérature dite pour enfants, le dragon est très rarement le symbole du mal absolu !
Il est généralement représenté comme un monstre sympathique très ancien et ami des enfants !
Jardin des Plantes-2006

Le dragon a été un emblème militaire commun à de nombreux peuples indo-européens ; il a été présent sur les drakkars des Vikings comme sur les bateaux de Guillaume le Conquérant.
Rien qu’en France, on dénombre une quarantaine de légendes draconiennes telles la Tarasque de Tarascon, la Graouilly de Metz………….

Tarasque
Dans l’art héraldique, on rencontre souvent le dragon, où il représente la force et la vaillance, en aucun cas, il ne représente un maléfice !
Au contraire, il surveille courageusement les trésors.
Ce n’est qu’au XI-XVeme siècle que les artistes vont fixer l’image du dragon telle qu’on la connaît aujourd’hui ; il est souvent représenté en tant que Wyvern, avec deux ailes de chauve-souris, un corps et une queue de serpent se terminant par un dard et deux pattes.
Exposition dragon-2006-Muséum histoire naturelle

La représentation du dragon européen est très proche de celle du dragon, chinois, la route de la Soie y est sans doute pour quelque chose !
En effet, si le dragon d’Asie a un corps qui demeure celui d’un serpent couvert d’écailles, ses pattes sont celles du tigre et se terminent par des griffes d’aigle.
La forme de sa tête est celle du dromadaire, elle est surmontée d’une paire de cornes, le cou est souvent muni d’une crinière de lion ; le nombre de griffes varie entre trois et cinq et demeure un indicateur du « rang » du dragon.
Seul l’Empereur de Chine (et ses proches) pouvaient utiliser comme emblème un dragon à cinq griffes.
La couleur dudit dragon était aussi importante, le jaune était celle de l’empire.
Les Drakons et nos Sages

La Mishna quand elle discute du type de représentations qui doivent être
détruites car elles sont idolâtres, inclus l’imaged’une créature que l’on nomme « Drakon ». (Mishna, Avodah Zarah 3 :3)
La question qui se pose alors est la suivante, si la Mishna fait référence à une image idolâtre, le drakon n’existe pas ; cependant, à d’autres endroits du Talmud (Berakhot 62a, Gittin 57a), il est fait mention d’une créature réelle !
La Torah fait référence à des créatures nommées « TANINIM »,
et toujours avec un aspect différent, ce qui laisserait à penser que le TANIN
[Singulier de Taninim] est un ensemble de différentes créatures ou tout du moins un terme générique !

Dans la Torah, le Tanin semble parfois faire référence à un serpent :
« Venin de Serpents [Taninim], leur vin poison [Chamas] cruel des vipères » [Deutéronome 32 :33]
Seuls les serpents sont mortels par leur venin
Figure 1 muséum Histoire Naturelle Pars

Ailleurs, le terme Tanim évoque irrémédiablement une créature aquatique, ce qui pourrait éliminer le serpent, cependant le serpent de mer existe mais il reste une créature complexe et mystérieuse dont nous reparlerons.
« Louez D.ieu sur l’étendue de la Terre
Monstres marins [Taninim] et vagues profondes » [Tehilim 148 :7]
Pour ajouter à la confusion, à un autre endroit la Torah nos parle d’un mammifère.

« Ses palais seront envahis par les ronces, ses forteresses par les orties et les chardons, ils deviendront la demeure des chacals [Tanim], le séjour des hiboux » [Isaïe 34 :13]

Figure 2
A un autre endroit, la Torah nous parle du crocodile !
« Ainsi parle le Seigneur D.ieu : Voici, je m’en prends à toi, pharaon, roi
d’égypte grand crocodile [Tanin], couché au milieu de tes fleuves »
[Ezéchiel 29 :3]
Il est intéressant de noter ici que le bâton de Moise va se transformer en serpent [Nachach].
« Il dit « Jette-le à terre » Il le jeta à terre et il devint un serpent [Nachach]
Et Moche s’enfuit de devant lui » [Chemot 4 :3]
Alors que le bâton d’Aharon se transforme en Tanin !
Le Rav S.R. Hirsch dans son commentaire sur ces versets nous explique
que le Tanin n’est sans doute pas un serpent mais une créature aquatique
terrifiante [Berechit 1 :21].
« Pharaon est lui-même nommé [Tanin] le grand animal aquatique qui doit sa vie à la bienveillance des divinités du fleuve » !

Figure 3: vivarium jardin des plantes-Paris

Devant la multitude d’explications, on peut raisonnablement penser que la Torah nous parle de deux créatures différentes : le Tanim et les Taninim !

TANIM et TANINIM sont des termes qui, selon les Commentaires du Rav S.R.Hirsch sur Berechit, qui ont une étymologie et une signification problèmatique, nous envoyons les exégètes à son commentaire Berechit 1
Tanim est le pluriel de Tan, petit mammifère vivant dans le désert, sans doute le chacal.
Taninim est le pluriel de Tanin qui a été décrit comme un serpent, un crocodile et une créature aquatique.
C’est donc avec ce terme Tanin que les possibilités d’interprétation sont les plus vastes, ce qui permet d’ailleurs d’inclure dans ce terme les dragons, les serpents de mer et les dinosaures.

Nous évoquerons dans d’autres articles ces créatures ; en attendant bonne lecture !


Dr Aharon Feldmann-5766
Bibliographie
- Le Pentateuque
- Le livre d’Ezéchiel
- Le livre d’Isaie
- Commentaires du Rav S.R.Hirsch sur Berechit et Chemot
- Exposition du Muséum d’Histoire Naturelle-2006
- Mysterious creatures Rabbi N.Slifkin

Torah et sciences : n°1


Photo prise en 2005

Réflexions sur un texte du Rav Avi Shafran (dir.des affaires publiques del’Agudath Israel of America)
Dr Aharon Feldmann- 5766
« C’était un calamar de dimensions colossales, ayant huit mètres de longueur. Il marchait à reculons avec une extrême vélocité dans la direction du Nautilus.Il regardait de ses énormes yeux fixes à teintes glauques.
Ses huit bras , ou plutôt ses huit pieds implantés sur sa tête , qui ont valu à ces animaux le nom de Céphalopodes , avaient un développement double de son corps et se tordaient comme la chevelure des Furies…. »
Vingt mille lieues sous les mers- Jules Vernes-1869/70
Qu’est ce que le calamar colossal peut avoir de commun avec Maimonide ?
A première vue, rien ! bien qu’ils soient tous les deux des sujets d’actualité.(année Jules Vernes/ année Maimonide)

Depuis quelques années, on parle beaucoup du calamar colossal.
Jadis considéré par des esprits bien-pensants comme une chimère, une ineptie, un canular contraire à l’hypothèse de Darwin, la charmante bestiole est aujourd’hui une réalité concrète.
Le mythe du calamar géant, connu sous le nom de Kraken est né dès le 12 eme siècle dans un certain nombre de récits scandinaves, les marins affirmant que le kraken pouvait enserrer un navire avec ses tentacules et le couler !

Récemment , on a ramené ce calamar à des dimensions moins fantaisistes ; cependant , une dépêche de l’agence Reuter ( 18/10/02) nous a appris la capture d’un calamar rare et dangereux d’environ cent cinquante kilos , avec des yeux de la taille d’une assiette et des griffes acérées . Ce calamar, en cours de croissance ,n’atteint pas pourtant ,selon les spécialistes du musée océanographique de Nouvelle Zélande,la taille du calamar colossal dont le poids peut avoisiner la tonne et dont les tentacules approchent les treize mètres !

Seuls des restes de calamar colossal ont été trouvé dans l’estomac de cachalots ( leurs prédateurs) mais selon le biologiste marin Kat Bolstad, le calamar colossal n’est pas une chimère Vernienne mais un monstre abyssal réel et dangereux




Une semaine après avoir eu des informations sur le calamar , les étudiants de la page quotidienne du Daf yomi ont été confrontés ,dans le Traité Chullin , à une créature bizarroïde , une sorte « d’animalcule » se développant spontanément à partir d’une souillure ou d’une putréfaction !

Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Que penser de tout cela ?

Sans doute Ha.chem a-t-il voulu nous permettre de réfléchir sur le comportement d’un scientifique devant l’étrange !

Jusqu’en 1878, parler du calamar colossal ou du calamar géant était irréaliste ; personne ne croyait les récits des pêcheurs jugés fantaisistes et oniriques.

Mais en 1878, un calamar géant s’échoua sur la plage de Thimble Tickle à Terre Neuve ; il avait un corps d’environ six mètres cinquante et une de ses tentacules dépassait dix mètres de long.
Au cours des décennies suivantes, de nombreuses carcasses de calamars géants ont été ramenées !

Quelques années auparavant, un océanographe français – Arthur Mangin- analysant de nombreux récits déclara ;
« le Sage et le Scientifique ne doivent pas ipso facto admettre les histoires qui parlent d’animaux fabuleux…, car l’existence de ceux-ci pourrait être en contradiction avec les grandes Lois de l’harmonie et de l’équilibre qui régissent la Nature ».

Son ouvrage, les mystères de l’Océan, paru quatre ans avant celui de Jules Verne et inspira grandement ce dernier dans la description de la créature qui attaque le Nautilus !

Rebondissement cette année(2005) où une équipe japonaise de l’Association d’observation des baleines d’Ogasawara a réussi à prendre les premières images d’un calamar géant (l’Architeuthis) dans son environnement naturel (Pacifique nord,niveau iles Chichijima)

Leurs travaux ont été publiés dans Proceedings of the Royal Society.Biological Sciences.
Environ sept cent ans plus tôt, Maimonide a laissé un héritage littéraire et médical de premier ordre.

Il fut non seulement un Sage, un Erudit, mais il nous a laissé le Mishné Torah (achevé en 1180), véritable traité de codification de la Loi biblique et talmudique.

Il fut, en outre, un grand médecin, à la cour du vizir Al Fadhil, régent d’Egypte en l’absence du sultan Saladin le grand.

Il nous a laissé un certain nombre de traités dont les « Commentaires sur les aphorismes d’Hippocrate », « les Commentaires sur les aphorismes de Moise [ Pirke Moshe] »….
Dans son Commentaire sur le Traité Chullin [chap 9], à propos de l’animalcule naissant spontanément de la putréfaction, le Rambam déclare :
« l’existence d’une telle créature est un phénomène bien connu, de nombreuse personnes m’ont dit qu’elles ont observé ce phénomène, bien que l’existence d’un tel animalcule généré par la putréfaction ne peut être expliqué ».

Avant d’aller plus loin, réfléchissons un peu et essayons d’éliminer de notre esprit la réfutation de la théorie de la génération spontanée par Louis Pasteur au dix neuvième siècle.

Il est admis , à l’époque du traité Chullin , que les vers sont le produit de la putréfaction [ Chullin 67b] et le Rambam semble admettre cette théorie de la génération spontanée ,qui soit dit en passant est forte ancienne et a été décrite par Aristote ;dans ses « aphorismes médicaux » , il déclare en citant Galien « des inflammations qui sont nommées tumeurs……on y trouve quelques fois des créatures qui surgissent de la putréfaction »
[Aphorismes 24 :11]

Cette théorie qui prônait le fait que la vie provient d’un monde inerte a longtemps (jusqu’au 18 eme siècle) été la norme biologique.

Revenons maintenant à notre propos, nous sommes donc confrontés à deux démarches intellectuelles opposées ; l’une émanant d’un universitaire français- Arthur Mangin – imbu de cartésianisme et qui rejette tout ce qui est hors norme et l’autre, un Sage, qui admet que tout a été crée par Ha.chem et donc ne rejette rien même s’il ne comprend pas.

La créature décrite dans le Talmud aurait pu être un leurre théorique au même titre qu’un certain nombre d’exemples cités dans d’autre Traités comme « le bâtiment qui vole sur l’air », « le chameau volant »…..

Le Rambam, fameux par son approche rationaliste aurait pu d’emblée rejeter cet animalcule, mais grâce à D.ieu, Maimonide n’avait pas l’esprit obscurci par le cartésianisme, il a eut l’audace dans ses « aphorismes médicaux » d’exprimer l’ignorance de la science devant un tel phénomène tout en n’excluant pas la possibilité de la réalité de celui-ci.

C’est la démarche qui semble la plus logique pour un scientifique !
Nous pourrions croire, à tort, que cette querelle est un cas isolé ; il n’en est rien !
La Science avec un grand S ne s’est pas toute faite dans les Ecoles, les Universités et autres chapelles du savoir.

D’autres voies, plus bucoliques, ont été utilisées.
La méthode de ces chercheurs n’a jamais été officielle, ils se sont passés de décorations et d’honneurs ; ils se sont contentés d’être des passionnés, des romantiques, des jusqu’aux boutistes pour élaborer des théories apparemment loufoques ou magie et raison se sont entremêlées pour aboutir, finalement, à faire progresser la Science !

Citons ici l’anglais William Gilbert (1544-1603) qui étudiat les propriétés du magnétisme et prétendit qu’en plaçant un aimant sous la tête d’une femme endormie, on pouvait savoir facilement si elle était fidèle ou non !

Et Kepler, le savant qui découvrit l’orbite elliptique des planètes et qui s’ingéniât à décrire les monstres lunaires !...............

Que doit donc faire un scientifique « officiel » quand il fait une observation qui ne semble pas cadrer avec la norme, il doit émettre une hypothèse simple, élaborer un raisonnement puis en apporter la démonstration ; c’est ce qui a été réalisé pour la théorie de la Relativité, la Mécanique quantique……….mais comme le dit si bien Sherlock Holmes :
« c’est une erreur fondamentale que d’échafauder une théorie sans avoir de données, Watson ! »

Certains chercheurs aujourd’hui chuchotent d’ailleurs que si les mathématiques s’appliquent dans de nombreux cas pratiques, il n’y a aucune garantie qu’une expérience puisse un jour révéler sans ambiguïté aucune quelle théorie de la mécanique quantique est valable.

Il en est de même pour la théorie de la Génération spontanée !
Réfuter cette théorie a été le cheval de bataille du physiologiste italien Lazzaro Spallanzi ( 1729-1799).

Farouche adversaire de cette théorie, défendue entre autre par Buffon, il fit un ensemble d’expériences qui sembla infirmer la dite théorie ; il inaugura ainsi les débuts de la microbiologie un siècle avant Pasteur !

Nous n’entrerons pas ici dans cette polémique, mais n’oublions pas que le Rambam dans ses « aphorismes médicaux » semble se réclamer de la théorie de la génération spontanée sans pour cela y adhérer comme de nombreux savants du moyen age !
« les vers générés dans la chair d’un cadavre, qu’ils soient vivants ou morts, ne communiquent pas l’impureté du cadavre »
[de l’impureté du cadavre 3 :10]

Mais comment expliciter cette théorie, les civilisations antiques croyaient que les pucerons naissaient dans les bambous et que la boue pouvait engendrer des vers

Il est à noter, d’ailleurs, qu’avec la réfutation de la théorie de la génération spontanée, l’origine profane de la vie est redevenue un mystère !

Pourtant, la Science d’aujourd’hui fait de nouveau appel à cette théorie de la génération spontanée ou abiogenèse pour tenter d’expliquer l’évolution chimique la Terre.

C’est notamment les travaux du biochimiste soviétique Oparin en 1924 qui ont démontré que l’origine de la vie était une sorte de génération spontanée mais qui s’étendait sur une période de temps très longue, ceci ne venant pas contrarier les théories de Pasteur !
Ceci ne conforte-t-il pas notre Foi ?

« Au commencement D.ieu créa et le ciel et la terre » [Béréchit 1]
Dans son Commentaire du Pentateuque, le Rav S.Hirsch précise que la doctrine qui réduit le rôle du Créateur à celui d’une espèce de sculpteur est une doctrine païenne mais en même temps un mensonge fondamental ; il est clair que la substance de toute existence provient du libre et tout puissant vouloir de D.ieu [Psaume 119 :130].
« c’est la libre et toute puissante volonté de D.ieu qui a créé la substance, qui lui a incorporé les forces et qui a établit les lois selon lesquelles celles-ci engendrent les formes ».

La force du Rambam, en matière de réflexion scientifique, est qu’il n’a jamais rejeté l’inconnu et que, contrairement a beaucoup d’autres, il n’a jamais dissocié l’incompréhensible du compréhensible !

Sources :
+ Commentaires sur le Pentateuque- Rav S.Hirsch
+ 20 000 lieues sous les mers - Jules Verne
+ Traité Chullin
+ les Mystères de l’Océan - Arthur Mangin
+ la médecine tirée du Mishné Torah- Pr Fred Rosner
+ The medical Aphorism of Moses Maimonided-F Rosner et S Munter
+ Histoire sentimentale des sciences- Nicolas Wirkowski H